Sébastien de Turenne

Salut… comment te sens-tu aujourd’hui?

Salut ! Plutôt bien dans l’ensemble, il fait assez beau, je ne manque de rien même si j’attends la réouverture des restaurants et des cinémas avec impatience. Des problèmes de riches, en somme !

Peux-tu te présenter en quelques mots?

Je m’appelle Sébastien, j’ai bientôt 36 ans et je travaille dans la traduction/rédaction en attendant que ma femme soit assez riche pour m’entretenir. A côté de ça, j’aime bien la boxe anglaise, écrire, les vidéos de chiens qui font des trucs de chiens, les problématiques de bien-être au travail, manger des trucs bons, dire aux gens que j’aime que je les aime.

A quoi ressemble ta garde-robe, que est ton univers et tes influences?

C’est un mélange assez bâtard qui reflète plutôt bien les différentes périodes de ma vie. J’ai passé le plus clair de mon adolescence à essayer de faire croire à tout le monde (à commencer par moi) que j’étais un Afro-américain du Queens et ça a laissé quelques séquelles, dont un amour passionnel pour les Air Jordan. Plus tard, j’ai redécouvert mon héritage anglais et je me suis retrouvé tiraillé entre un look casual complet, de la veste Aquascutum aux Gazelles, et l’uniforme porté par toute une partie de la jeunesse londonienne : un survêtement Nike et des Air Max 95 (110s) aux pieds.

Et puis j’ai fini par lire « No Logo » de Naomie Klein. Cette lecture, couplé a un style de vie plus minimaliste, a eu un impact durable sur ma façon d’aborder pas mal de choses, dont ma façon de consommer et par extension, ma façon de m’habiller.

Désormais j’essaye, dans la mesure du possible, de privilégier des vêtements fabriqués ailleurs que dans des pays du tiers-monde, ou dont la traçabilité est vérifiable. Je porte beaucoup de vêtements qui sont « unbranded », j’essaye de ne pas me balader couvert de logos.

Tout ça mélangé au fait que je suis une sorte de dissonance cognitive ambulante, mais j’ai appris à l’accepter et c’est déjà pas mal.

Quelle est la première pièce vintage que tu as portée?

Une paire de baskets, forcément. Des Air Force Max quelque chose de 1990. Elles étaient trop belles, et surtout c’était la découverte de plein de choses pour moi : le vintage neuf ça existait, le cuir des années 90 c’était autre chose que le cuir récent, les marques changent régulièrement leurs moules pour s’adapter aux gens qui grandissent du coup je faisais une taille de plus en paire des années 90, etc. Des petits trucs marrants qui laissent une trace. Il n’y a jamais eu une culture fringues dans ma famille, du coup mon ouverture à la mode vintage est venue à force de côtoyer des gens de ce milieu, dont Fred.

Quel est ton rapport au vêtement de seconde main et vintage?

Dans l’ensemble, je suis un petit joueur, clairement. Je ne vais pas passer mon temps à fouiller les fripes de France et de Navarre, mais j’ai une sensibilité pour certaines pièces : une sherpa jacket Levis, un trench Burberry, c’est le genre de choses que je vais aller chercher en boutique vintage. Des vêtements qui auront bien vieilli et qui prennent du caractère avec l’âge.

Dès qu’il y a une histoire, qu’elle soit ancienne ou non, c’est plus rigolo. J’ai une Seiko 5 qui ressemble à une Rolex Day-Date, elle a été faite spécifiquement pour une branche de l’armée de l’air des Emirats Arabes Unis et les jours de la semaine s’affichent en arabe, elle est parfaite.

Décris-nous ta façon de consommer en général

J’essaye de faire attention. Que se soit pour les vêtements, les meubles, la nourriture, les informations, il faut trouver un juste milieu entre ce qui est facile et ce qui est bien. Par expérience, je dirais qu’il faut consommer en essayant avant tout de privilégier l’expérience associée à la consommation plutôt que le produit ou service final. Ça permet assez simplement de consommer plus modérément d’une part et de façon « éthique » de l’autre.

Quelle est ton geste quotidien pour la planète?

Je ne me lave pas, haha. J’ai dématérialisé tout ce que je pouvais, dans l’espoir d’un jour ne plus recevoir que des bonnes nouvelles par courrier. Pour l’instant je n’y suis pas encore.

Raconte-nous un peu @commentcestdelamerde

C’est un compte dédié aux films de merde. Mais pas les films de merde rigolos qui s’assument, les films de merde (souvent français) qui se prennent au sérieux, ceux où tu te demandes qui a donné un budget pour un tel étron. C’est aussi une tentative de parler des comédies françaises avec humour, ce dont elles manquent souvent. Comme le cinéma mondial est en stand-by, le compte l’est aussi pour l’instant.